Bilan 2016 des énergies renouvelables en France
L’année 2016 est terminée et il est temps d’effectuer un bilan sur le déploiement des énergies renouvelables en France. L’association Observ’ER (l’Observatoire des énergies renouvelables) a passé à la loupe chaque secteur (éolien, solaire, biogaz, photovoltaïque, etc.). Résultat, l’hexagone dispose, au total, d’une capacité totale de production de plus de 46 GW !
2016, une année prolifique !
L’hydraulique, l’éolien, la géothermie ou le biogaz, l’ensemble des énergies renouvelables offre, au 31 décembre 2016, une capacité de production d’électricité de plus de 46 gigawatts, ce qui représente une hausse de 5 % par rapport à 2015.
45,82 GW étaient installés à fin septembre 2016 et si on prolonge les tendances, on arrive à 46,5 GW fin 2016
souligne le directeur des études de l’Observ’ER, Frédéric Tuillé. Ce bon résultat constitue le fruit d’un travail de plusieurs années et il est loin d’être terminé. Le gouvernement multiplie les efforts avec l’ambition d’atteindre entre 71 et 78 GW de capacités installées à l’horizon 2023. Il a ainsi mis en place plusieurs dispositifs dont l’officialisation des objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le renforcement des actions de simplification administrative et la création d’un nouveau mécanisme de soutien (complément de rémunération).
La production détaillée d’énergie renouvelable en France
Le Baromètre annuel de l’association Observ’ER (l’Observatoire des énergies renouvelables) dresse le bilan complet de l’année 2016 des énergies d’origine renouvelable en France. Quelles sont les énergies qui ont connu la plus forte croissance ? Combien de mégawattheures a installé l’hexagone ? Quelles sont les ambitions du pays ?
L’éolien et le solaire, deux filières qui montent
Fin septembre 2016, le parc éolien est en mesure de produire 21343 GWh par an ! Sa puissance s’élève à 11166 MW et sa production d’électricité atteint les 21 TWh. Les éoliennes sont principalement implantées dans la région du Grand Est. Elles fournissent une puissance de 2672 MW. Les Hauts-de-France ne sont pas loin derrière. Ils disposent de 2575 MW. Ces deux territoires, à eux seuls, représentent 75 % du parc éolien français. Le prochain challenge des politiques est de parvenir à une puissance comprise entre 21800 MW et 26000 MW d’ici 2023.
Selon les données du SOeS (service de l’observation et des statistiques, Ministère de l’Environnement, de l’Energie et la Mer), la France comptabilise pas moins de 378 899 installations photovoltaïques dont la puissance totale est de 7017 MW (fin septembre 2016). En 2015, le parc solaire tricolore a généré 7,7 TWh, ce qui a permis de couvrir 1,6 % de la demande française. Les fermes solaires se déploient, généralement, dans les régions ensoleillées et plus précisément dans le Sud. « La Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et la région Paca représentent 4068 MW, soit 58 % de la capacité totale installée du pays », selon le rapport. Le gouvernement espère l’installation de 18200 MW voire 20200 MW d’ici 2023. Ces pronostics semblent, pour l’instant, utopistes. Le secteur solaire possède un atout de taille : l’assentiment des français. 93 % d’entre eux ont une image positive du photovoltaïque.
Et qu’en est-il des autres énergies renouvelables ?
L’hydraulique constitue toujours la principale énergie renouvelable et la seconde source d’électricité derrière le nucléaire. Entre les centrales au fil de l’eau, les centrales de lac, les centrales d’éclusée et les stations de transfert d’énergie par pompage (step), l’hydroélectricité a produit, au total, en 2015, 58,7 TWh d’énergie renouvelable marine. Ces chiffres sont, néanmoins, en baisse par rapport aux années précédentes. Ce phénomène s’explique par la faible pluviométrie.
La filière biomasse a un usage essentiellement thermique (chauffage des particuliers, chaufferies des collectivités et des industriels). La Programmation Pluriannuelle de l’Energie pourrait insuffler une nouvelle dynamique. Le parc français des centrales de cogénération biomasse (production simultanée de chaleur et d’électricité) se compose, fin 2016, de 38 sites dont la puissance totale est de 408 MW. Par rapport à 2015, la production, qui s’élevait à 365 MW, a augmenté de 12 % en un an. Sept projets sont en cours de construction. Ils permettraient d’atteindre à termes une capacité totale de 220 MW.
Concernant le biogaz, la production d’électricité sur les trois premiers trimestres 2016 sont en net recul par rapport à la même période en 2015 (-36 %). Les 478 sites, recensés fin septembre 2016, affichent une production totale de 1300 GWh, ce qui représente 0,4 % de la consommation d’électricité au niveau nationale. La croissance devrait repartir à la hausse, en 2017. Le gouvernement vise une puissance installée de 237 voire dans le meilleur des scénarios de 300 MW d’ici 2023 grâce aux installations de méthanisation.
Les déchets urbains sont, désormais, valorisés. Ils ont permis de produire, en 2015, 1762 GWh. La puissance raccordée (fin 2015) est de 990 MW et elle devrait considérablement s’accroître dans les prochaines années. L’objectif (portant sur l’incinération de déchets et le biogaz issu des décharges et de step) est d’aboutir à une puissance de 52 000 MW, fin 2018.
La France souhaite jouer un rôle important, sur le plan international, dans le secteur de la géothermie. Elle mise, pour cela, sur le développement de ses deux uniques sites : la centrale de Bouillante en Guadeloupe et le démonstrateur de Soultz-sous-Forêts en Alsace. Le PPE prévoit une hausse de la puissance installée de 8 MW en 2018 et de 53 MW en 2023 (une puissance, qui s’ajoute aux 17 MW déjà en place en 2015).